Samedi 1er Novembre 2025 vernissage à partir de 14h Exposition du Bouff’Art de Marc Albert-Levin

À propos du Bouff’Art

Des hors-d’œuvre qui mettront l’eau à la bouche des mateurs comme des amateurs.

J’ai découvert l’œuvre de Daniel Spoerri en 1962, lorsqu’il a publié sa Topographie anecdotée du hasard, description minutieuse des objets se trouvant sur la table de sa chambre d’hôtel et de leur origine.

Spoerri avait été l'un des premiers signataires du manifeste du Nouveau Réalisme, le mouvement créé par le critique d’art Pierre Restany. Autres membres fondateurs : Jean Tinguely, Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Jacques Villeglé et Martial Raysse.

Spoerri était aussi en contact avec Fluxus, un mouvement formé au début des années 1960, d’inspiration dadaïste, dont les participants partageaient l’amour de l'humour et de la spontanéité.

La Topographie anecdotée du hasard de Daniel Spoerri avait été pour moi un véritable modèle, le déclencheur de mon écriture personnelle. Quelques années plus tard à la fin de Un Printemps à New York (Jean-Jacques Pauvert : Paris 1969) sous le titre Douane, rien à déclarer, j’avais placé l’inventaire des objets contenus dans ma valise à l’aller et au retour de mon premier voyage à New York en 1966.

J’avais aussi été témoin, en 1963, de sa performance Restaurant de la Galerie J, (une galerie située rue Montfaucon, à Saint-Germain des Prés tenue par Jeanine de Goldschmidt, amie et complice de Pierre Restany). Spoerri cuisina plusieurs soirs à la galerie avant d’exposer les reliefs du repas sous la forme de ce qu'’il avait

baptisé tableaux-pièges. Il avait fait jouer aux critiques d’art Michel Ragon et Pierre Restany le rôle de serveurs, pour souligner le fait que le critique est celui qui « sert » l'art aux amateurs-consommateurs.

Marc Albert-Levin, 22 octobre 2025.