
Humanimale est bien plus qu’un jeu de mots, c’est le la du livre, la note qui va faire vibrer chaque page. La voix maîtresse est celle d’une jeune thésarde en biologie, qui a pris le tardigrade comme sujet d’étude. Le tardigrade, animal lilliputien, capable de survivre aux conditions les plus extrêmes. Et cette voix laisse place à d’autres voix, dans un glissement discret et attentif au devenir animal, l’autrice nous fait entendre le hérisson qui refuse sa captivité, entendre aussi le groin-groin d’une truie qui rend toute sa dignité à un homme, peut être bien son frère jumeau. Ne venons-nous pas, après tout, de l’animal ? De ballade en ballade, d’un style enlevé, non dénué d’humour et de fantaisie (parfois il pleut des grenouilles), l’autrice nous invite à revisiter notre lien avec la nature, avec le poulpe, les piranhas, le loup, etc. Véritable invitation à repenser notre positionnement éthique, écologique, tout autant que poétique, face à ce qui est en train d’advenir...